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La "clean beauty"...ou le casse-tête des "applis beauté"


Bonjour !


Nous sommes de plus en plus nombreuses à dégainer notre téléphone pour scanner notre pot de confiture ou nos céréales du matin. Et l’applimania a également gagné nos cosmétiques, avec de plus en plus d’applications qui promettent de décrypter la composition des produits qui trônent dans notre salle de bain. Cette tendance répond à une demande forte des consommateurs de plus de transparence : mieux comprendre ce qu’ils achètent, détecter les ingrédients qui seraient dangereux pour la santé ou pour l’environnement… Car compliqué pour le commun des mortels de décrypter la fameuse « liste INCI » qui se trouve sur chacun de nos produits : cetearyl isononanoate ? phenoxyethanol ? tocopheryl acetate ? Autant de noms barbares qui peuvent être anxiogènes pour des non-initiés.

Les applis beauté nous promettent de nous aider à y voir plus clair et de nous dire la vérité, toute la vérité sur nos produits cosmétiques : qu’en est-il réellement ? quelle est leur fiabilité ? comment procèdent-elles ? Autant de questions que nous sommes nombreuses à nous poser.

J’ai donc décidé de faire un comparatif de quelques applications qui existent sur le marché, et de prendre un seul et même produit afin de le passer à la loupe de ces différents outils, et ainsi pouvoir comparer leurs modes de fonctionnements…et leurs résultats !

J’ai opté pour l' illustre "Double Serum", d'une célèbre marque de cosmétiques française, afin d’être certaine de le trouver référencé dans toutes les applications testées.





On y va ? Go !



QUELCOSMETIC



Lancée par l’UFC que choisir, cette application permet de scanner les codes-barres de ses produits cosmétiques ou de réaliser une recherche manuelle de son produit.






Les résultats sont classés en trois catégories :

- tout petits (0-3 ans)

- les femmes enceintes

- enfants et adolescents

- adultes

et un code couleur permet d’un coup d’œil de pouvoir définir si le produit est :

- sans danger (vert)

- risque limite (jaune)

- risque moyen (orange)

- risque significatif (rouge)

L’application, dans sa rubrique « comment nous réalisons nos analyses », précise que "la note finale du produit correspond à celle de son ingrédient le plus mal noté. Enfin, il est précisé que leurs «appréciations ne concernent que l’innocuité des ingrédients […] et qu’elles se basent que sur l’état de la science, par nature évolutive ".

Nous scannons donc le code barre du "Double Sérum", et voici les résultats qui apparaissent instantanément:




Nous voilà rassurées ! Un produit 100% sain dans notre salle de bain ! Mais notre joie est de courte durée…





YUKA

La très célèbre application de décryptage de nos produits alimentaires s’est attaquée à nos cosmétiques depuis 2018.

Le principe est simple : on scanne le code barre de nos produits ou nous réalisons une recherche manuelle.



Le code couleur est le même que pour Quelcosmetic :

- rouge risque élevé

- orange risque modéré

- jaune risque faible

- vert aucun risque

mais il n’y a pas de distinction selon la catégorie d’utilisateur (bébé, femme enceinte etc…)


L’application précise que « le niveau de risque de chaque ingrédient a été évalué en fonction de ses différents effets potentiels ou avérés sur la santé » :

- perturbateur endocrinien

- allergène

- irritant

- cancerogène


Yuka indique que "la note dépend du niveau de l’ingrédient avec le plus haut niveau de risque présent dans le produit. Ainsi, si un ingrédient à risque élevé (rouge) est présent dans le produit, la note sera automatiquement dans le rouge (soit en-dessous de 25/100). Si l’ingrédient avec le niveau de risque le plus élevé est un ingrédient à risque modéré (orange), la note du produit sera alors médiocre (en dessous de 50/100).

C’est ensuite la présence d’autres ingrédients qui déterminera précisément la note parmi la fourchette définie."

Et alors qu’on pensait avoir trouvé, grâce à l’application QuelCosmetic, LE produit antiâge 100% sain, on découvre la note attribuée par YUKA : 45/100, produit classé « médiocre » (code couleur orange).

3 ingrédients sont en effet pointés du doigt :

- le Phenoxyethanol (risque modéré)

- le Disodium EDTA (risque faible)

- CI 14700 (risque faible)

L’application nous propose également des alternatives dans la même catégorie de produits (antiâge) notées « excellent » (code vert).




INCI Beauty

Grace à un code couleur très simple, et à un système de scan de code barre du produit ou de recherche par produit ou par ingrédient, l'application, créée fin 2017, note chaque composant selon son niveau de dangerosité ou de ses effets potentiellement indésirables sur l'homme et la nature : « bien », « satisfaisant », « pas terrible » voire « controversé/à risque. » Pour chaque produit, apparaît le nombre de composants recensés dans chacune de ces catégories, avec la possibilité d’accéder à une fiche détaillant chaque ingrédient. Cette dernière est très complète avec les références réglementaires le concernant, sa fonction ainsi que son actualité.


L'application explique que, pour chaque produit, INCI Beauty attribue une note globale comprise entre 0 et 20, calculée sur base d'un algorithme prenant en compte différents facteurs tels que la catégorie du produit, son caractère rincé ou pas, la texture, la taille des particules, l'utilisateur final, les labels ou certifications...


Le "Double Sérum Clarins" apparaît ainsi en vert clair ("satisfaisant") avec une note de 13.1/20


6 ingrédients sont listés dans la catégorie "pas terrible"

- PPG-3 Myristyl Ether

- Ethylene/propylene/styrene copolymer

- Disodium EDTA

- Phenoxyethanol

- Carbomer

- Butylene/ethylene/styrene copolymer

En cliquant sur un des ingrédients "pas terrible", des informations complémentaires sont données, avec une distinction utile en fonction du type d’utilisateur. Dans le cas du Phenoxyethanol, il est classé rouge pour les produits bébé, et orange pour les autres catégories de produits


Certains ingrédients tels que le Disodium EDTA ou le Carbomer sont classés « pas terrible » non pour des problèmes liés à la santé humaine, mais pour des raisons environnementales (« impact environnemental désastreux »).





CLEAN beauty


L'application CLEAN beauty a été cofondée début 2017 par Candice COLIN, PDG du laboratoire OFFICINEA. A la différence des applications précédentes, CLEAN beauty ne propose pas de scanner les codes-barres, mais de photographier la liste INCI (composition des produits).




Concernant le "Double Sérum", 3 ingrédients controversés sont détectés :

- Le Phenoxyethanol : irritant suspecté, allergisant suspecté, toxicité suspectée

- Le disodium EDTA : polluant suspecté, irritant suspecté, allergisant suspecté

- Le CI 14700 : partiellement interdit


En cliquant sur chaque ingrédient controversé, nous avons une explication sur les raisons de son classement dans cette catégorie, mais aussi la liste des références scientifiques qui fondent cette classification .






En conclusion


Il y a autant d’approches que d’applications, et chaque application a son système de notations, sa pondération.

Et notre exemple du double sérum Clarins montre à quel point cela peut être le grand écart en termes de résultats !

Il faut que le consommateur reste vigilant, et qu’il n’hésite pas à utiliser plusieurs applications pour se faire une idée plus précise des ingrédients qui peuvent être problématiques dans un produit.

En effet, si les applications ont le mérite d’exister, le petit exercice que nous avons réalisé sur un seul produit (et qui n’a aucunement la prétention d’être exhaustif ou d'avoir une valeur scientifique), montre l’importance de la transparence, aussi dans les applications de notation ! Il faut que le consommateur comprenne bien ce que la note ou le code couleur signifie, et qu’il soit en capacité de faire les bons choix.


Alors, à quand une application pour noter et comparer les applications beauté ?! 😉





Psssttt...mes deux coups de cœur ?


· L’application INCI beauty que je trouve assez équilibrée dans son approche, et surtout très pédagogique! L’utilisation de chaque ingrédient est expliquée, ainsi que les principales catégories de produits dans lesquelles on les trouve, l’évolution de la réglementation sur le sujet, les derniers articles disponibles sur le produit.

J’aime également le fait que l’impact environnemental soit pris en compte, ce qui n’est pas le cas de toutes les applis !


· L’application Clean beauty, que je trouve là encore très pédagogique dans son approche, avec un onglet sur la manière dont les cosmétiques sont formulés, et un autre sur « pourquoi des ingrédients controversés ».

Par ailleurs, j’aime l’idée qu’il n’y ait pas de notes ou de codes couleurs qui, s’ils sont pratiques pour l’utilisateur, peuvent être trop simplistes dans leur approche, voire infantilisants. L’idée de Clean beauty n’est pas de distribuer de bons ou mauvais points, mais d’informer, voire d’éduquer le consommateur. J’adhère totalement à cette approche !


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